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Pourquoi j’aurais dû expliquer le Bitcoin à France Info plutôt qu’à ma grand-mère ?

Mis à jour le 2 janvier 2018 - 25 Commentaires - , , ,

Si vous consultez ce site régulièrement, vous avez probablement remarqué que nous avons publié il y a quelques jours un article pour expliquer le Bitcoin aux débutants.

Dans cet article, force est de reconnaître que nous ne sommes pas toujours tendres avec les médias et le traitement qu’ils réservent au Bitcoin, et plus particulièrement lorsque le sujet est abordé par les journalistes ou experts économiques.po

Dans cet article, nous disions notamment que « tous ces soi-disant experts des plateaux n’y comprennent rien, confondent, inventent, se trompent et trompent l’autre. ».
Dur ? Oui. Juste ? Sans aucun doute. Et nous avons pu le vérifier hier, quand nous avons discuté sur Twitter avec Emmanuel Cugny, journaliste économique sur France Info et président de l’Association des Journalistes Économiques et Financiers.

Dans cet article, nous allons donc revenir sur l’échange que nous avons eu avec Emmanuel Cugny, ceci afin de faire pleinement la démonstration de ce que nous disions précédemment sur le fait que beaucoup de journalistes/experts économiques « ne comprennent rien, confondent, inventent, se trompent et trompent l’autre [sur le Bitcoin]. ».

Voici donc « Pourquoi j’aurais dû expliquer le Bitcoin à France Info plutôt qu’à ma grand-mère. ».

Comment nous sommes-nous retrouvés à discuter avec Emmanuel Cugny ?

À chaque fois que nous publions un article, nous faisons une petite séance de propagande afin d’essayer de lui donner de  la visibilité. Newsletter, éventuelles demandes de relais par mail, ajout sur des agrégateurs RSS, mais surtout, surtout, communication sur le compte Twitter de Raspbian France. Non seulement nous relayons l’information à nos abonnés, mais nous essayons aussi de contacter des personnes qui puissent être des vecteurs vers d’autres communautés.

Pour notre article sur le Bitcoin nous avons particulièrement insisté sur le dernier point, notamment parce que le sujet est très à la mode.

Si vous avez lu notre article sur le Bitcoin, vous savez que j’y avais prédit que ma famille finirait par parler du Bitcoin pendant le repas de Noël. Il se trouve que je devrais monter un petit cabinet de voyance (ou de profilage, à vous de voir), parce que j’ai fait ce que l’on appelle un carton plein. Non seulement ça a parlé Bitcoin, mais chaque membre de la famille a dit exactement ce que j’avais prévu !

Alors forcément, quand ma tante a entendu une émission sur France Inter au sujet du Bitcoin, elle m’en a parlé. Moi, toujours dans mon exercice de propagande post-rédaction, je jette un oeil, je trouve l’émission, et j’envoie un message à Fabienne Sintes l’animatrice de l’émission en question, en me disant « faut toujours tenter ».

Et comme Fabienne Sintes est vraiment sympa, et qu’elle a l’air de vraiment s’intéresser à ce dont elle parle dans son émission, elle a retweeté mon message. Merci Fabienne !

Et jusque là, bah moi j’étais drôlement content ! J’avais eu raison (et j’adore avoir raison), et j’avais réussi à choper un super beau retweet ! Bref, une bonne soirée. Seulement, les choses ne se sont pas arrêtées là…

En effet, comme Fabienne Sintes travaille sur France Inter, son compte est forcément suivi par un certain nombre de confrères, dont Emmanuel Cugny, lequel avait lui aussi parlé du Bitcoin dans sa chronique du jour, cette fois-ci sur France Info, mais de façon fort négative.

Piqué au vif, et visiblement fort mécontent que nous ne partagions pas ce avis (voir que nous le remettions en cause), l’homme nous a donc envoyé un tweet.

Comment nous avons essayé de discuter avec Emmanuel Cugny, pour proposer une vraie réflexion sur le Bitcoin…

De mon côté, pendant ce temps j’étais tranquillement entrain de me taper un restant de bûche de noël quand je reçoit un SMS du co-créateur de Raspbian France me disant que nous avons reçu un tweet d’un journaliste éco de France Info.

Je vais donc voir, et je suis un peu triste de voir qu’Emmanuel Cugny met en doute notre objectivité, d’autant plus que les critiques qu’il formule sont largement abordées au sein de notre article. J’en conclu donc qu’il n’a pas lu celui-ci (je peux me tromper hein, mais à coup sûr il ne l’a pas compris, ou n’a pas voulu le comprendre), et je lui réponds.

Et puis j’en profite pour mettre en avant un certain nombre d’arguments, montrer, courbes à l’appui, que la volatilité n’a rien de spécifique au Bitcoin :

  • Emmanuel Cugny dit que le Bitcoin est volatile ? Je lui réponds que c’est vrai, mais qu’il n’est pas le seul, souhaitant évidemment mettre en avant que cela ne semble pas le déranger pour les autres monnaies.
  • Il dit que le Bitcoin n’est pas une monnaie parce qu’il est utilisé à des fins spéculatives ? J’illustre mon propos avec un graphique de l’action du rouble russe, une monnaie d’état officielle, qui montre clairement sa nature spéculative.

Et puis j’enfonce un peu le clou, je cherche à creuser le propos, à aller plus loin, à ne pas me limiter à la surface, à proposer un vrai débat d’idée en somme, avec des arguments, des sources, une logique construite.

Il me semble qu’Emmanuel Cugny cherche à mettre en avant l’instabilité du marché et à montrer que le Bitcoin s’est effondré, j’attire son attention sur le contexte de cet effondrement.

Mais je reconnais aussi les points où il a raison : Oui, le Bitcoin est très spéculatif. Mais je ne m’arrête pas à la surface, je cherche plus loin. Il est très spéculatif d’accord, mais il est aussi porteur de beaucoup de questions et de remises en cause, d’une vrai philosophie.

Je cherche à susciter le débat, à créer de l’intelligence, pas à rester bloqué sur la position de chacun. Emmanuel Cugny me parle de risque économique, je lui montre donc qu’il n’y a pas plus de risque avec le Bitcoin qu’avec le système économique classique* mais que le Bitcoin, lui, propose de limiter les risques démocratiques.

*Et dans le fond, ce n’est pas moi qui le dit, ce sont des institutions monétaires classiques. Si la Deutsche Bank’s Torsten Slock publie un classement ou le Bitcoin est classé comme 13ème risque financier le plus important, cela veut bien dire que les 12 risques les plus importants appartiennent d’une façon ou d’une autre au système financier « classique ».

…Et comment Emmanuel Cugny nous a montrer brillamment que nous avions raison de dire que certains journalistes éco ne comprennent rien au Bitcoin, et ne cherchent pas à comprendre.

Après tout ça, moi, bonne poire, de la part d’un professionnel de l’information et éditorialiste, donc un professionnel de la pensée en somme, je m’attendais à une vraie réponse ; un débat, sur le fond ; avec des idées, des arguments ; la maîtrise de son sujet, au moins, c’est quand même le minimum pour un journaliste qui a parlé à des centaines de milliers de personnes le matin même à la radio !

Mais non, Emmanuel Cugny choisit un seul point, loin d’être le plus intéressant, mais celui qui, je présume, lui semble remettre le plus directement son travail en question.

Sauf que là, non seulement Emmanuel Cugny refuse tout bonnement et simplement le débat de fond sur les idées portées par le Bitcoin, mais il tombe en plus complètement à côté.

En premier lieu, il semble réfuter le fait que le Bitcoin ait eu a subir de très nombreux articles expliquant (souvent mal) que le Bitcoin allait exploser. C’est d’autant plus ridicule qu’il a lui même tenu une chronique le matin sur France Info qui disait exactement cela.

Il présente cela comme un fait objectif, mais personne n’a dit que l’aspect spéculatif du Bitcoin n’était pas réel. La question n’est même pas là.

L’argument que j’avais avancé était en gros le suivant : « Si tous les médias disent qu’une monnaie va exploser, je ne connais pas de monnaie qui n’explose pas. ». Pour simplifier, « c’est pas spécifique au Bitcoin, c’est vrai pour tout le monde ». Seulement voilà, Emmanuel Cugny ne répond pas à cet argument.

Pour lui, le but n’est pas de penser, seulement de défendre sa chronique du matin. Il a donné son avis dans l’espace public, maintenant c’est foutu, il ne peut plus en changer. De toute façon, ça n’est même pas envisageable qu’il se soit trompé… La dissonance cognitive est fatale.

Ensuite, Emmanuel Cugny explique encore une fois que le Bitcoin n’est pas une monnaie, mais un objet spéculatif. Là encore, il ignore totalement un des points que j’ai mis en avant précédemment dans notre conversation, ou encore plus tôt dans mon article : Toutes les monnaie SONT des objets spéculatifs.

En tant que président de l’Association des Journalistes Économiques et Financiers, on pourrait espérer qu’Emmanuel Cugny connaisse les Accords de Bretton Woods, soit au fait de la fin de l’étalon or, soit au moins au courant de l’existence du Forex, c’est à dire le marché en bourse (donc de spéculation) sur les monnaies.

L’exemple du rouble russe le montre de façon extrême, mais il n’est pas le seul. Emmanuel Cugny a d’ailleurs apporté lui même un bel exemple un peu plus tard dans la soirée sur son compte Twitter en relayant le tweet suivant :

Tweet auquel j’ai apporté la réponse que voici :

Réponse à laquelle Emmanuel Cugny n’a pas souhaité donner suite. Encore une fois, impossible de rentrer dans un vrai débat, on se contente de relayer des infos sans les analyser, comme un commentateur sportif ponctuant le match de ses remarques plutôt que comme un journaliste.

Enfin, et pour en revenir au tweet précédent du président de l’AJEF, il y met en avant que le Bitcoin desservirait la cause de la blockchain qui serait, elle, une véritable innovation technologique.

Comment peut-on même dire une chose aussi absurde ? Le Bitcoin a non seulement créé la blockchain, mais il l’a en plus rendue populaire. Considérer qu’il desserve la blockchain, ce serait comme considérer que le beurre dessert la crème au beurre au prétexte qu’il donne du cholestérol… (Métaphore de noël, on s’adapte aux saisons).

(Notons au passage qu’Emmanuel Cugny insiste sur la nécessité de « deux lectures pour [pouvoir] mieux comprendre », donc une lecture « actif spéculatif » et une lecture « monnaie », mais qu’il rejette purement et simplement la lecture monnaie : « Le bitcoin est présenté comme une monnaie mais n’est qu’un objet spéculatif. »).

J’ai donc renvoyé à Emmanuel Cugny le tweet suivant (dans lequel je n’ai, hélas, pas mis en avant le caractère universellement spéculatif des monnaies. J’y avais déjà répondu avant, mais sur ce coup, je reconnaît que je suis passé totalement à côté de ce point).

Une fois cette base de réponse (hélas trop incomplète à mon goût avec un peu de recul) apportée, j’ai encore une fois voulu allez plus loin. Essayer de pousser le journaliste sur le terrain qui devrait toujours être le sien, celui de la réflexion.

Le coeur du problème du Bitcoin pour certains journalistes ou experts économiques ne serait-il pas finalement le suivant ? Son aspect idéologique ? Sa volonté de s’affranchir d’un système économique régulé moins par l’état que par les grandes puissances financières ou bancaires ?

Sur ce point, encore une fois je n’ai eu aucune réponse. La question me semblait pourtant légitime. Seulement voilà, il s’agit d’une question qui demande une vraie réflexion, une vraie analyse, on ne peut pas se contenter de faire deux recherches Google pour recracher l’information trouvée sous une forme à peine modifiée.

Pendant ce temps, plutôt que d’entrer dans le débat ou de prendre du recul sur la question, Emmanuel Cugny a préféré occuper l’espace de son profil Twitter en répétant simplement ses propres affirmations déjà faites un peu plus tôt, mais cette fois-ci sans avoir de contradicteur.

Plutôt que de laisser son message auquel j’avais répondu, et qui offrait donc une sorte de droit de réponse, il a préféré reposter le même message, cette fois-ci accompagné d’une image (simple volonté d’illustration ou moyen de faire disparaitre le message original sous la ligne de flottaison, je n’en ai aucune idée).

Puis un second message expliquant exactement la même chose (et permettant donc potentiellement – encore une fois, c’est juste une possibilité – de faire disparaitre encore plus la contradiction), de façon encore un peu plus alarmiste (voir l’impact de la peur sur les foules).

Petit point amusant, suite à ce message une collègue journaliste lui demande si il pourrait lui expliquer le Bitcoin un jour.

Et encore une fois, plutôt que de lui apporter une réponse concrète, de lui expliquer, finalement de rentrer réellement dans le sujet, le journaliste se contente de lui répondre que « personne ne comprend », sans apporter d’autres explications (de là à savoir s’il s’inclut dans ce « personne »).

Comment j’allais abandonner, jusqu’à ce que je finisse par avoir un doute sur les chiffres d’Emmanuel Cugny

Je pensais que le débat allait s’arrêter là, que c’était fini. Emmanuel Cugny ne voulait visiblement pas discuter.

Pour moi, en se mettant à ré-écrire ses propres messages pour affirmer la véracité de ses arguments ; en essayant de faire disparaître le débat pour ne pas avoir à se remettre en question ; en relayant, aussi, le premier message venu qui pourrait même un tout petit aller dans son sens (et tant pis si c’est contradictoire avec ce qu’il disait sur la blockchain), pour se rassurer ; il avait atteint un doux mélange entre le stade du déni et celui de la diminution de la dissonance cognitive. Le genre d’étape où les adeptes de sectes qui se rendent compte que la fin du monde n’est pas arrivée en 2012 commencent à rationaliser, à justifier, et surtout à chercher une nouvelle date, recrutant plus énergiquement que jamais.

Pour moi, la partie était finie. J’avais eu raison sur le fond, mais tord face à l’esprit humain. Un bon sujet de philo en somme « Peux-t-on avoir raison contre les faits ? ».

Et puis d’un coup, j’ai commencé à faire un petit calcul dans ma tête. Je ne sais pas pourquoi, mais je me suis mis à penser que 16,5 millions (le nombre existant de Bitcoins), fois 17000€ (le prix maximum atteint par le Bitcoin), ça devait pas faire tellement plus que 200 milliards d’euros en fait. Et qu’il fallait que le Bitcoin ai perdu un sacré paquet de sa valeur pour engendrer la perte de 200 milliards d’euros dont parlait Emmanuel Cugny.

Alors, du coup, j’ai fait mes devoirs, j’ai attrapé une calculette, j’ai fait deux trois recherches pour vérifier mes chiffres, et j’ai posé mon équation. Et là, Emmanuel Cugny et moi, on avait pas tout à fait les mêmes résultats…

Je me suis dit que pour le coup, il allait devoir répondre. Vraiment répondre.

Là, j’étais pas juste entrain de lui dire que je n’étais pas d’accord avec lui, je ne lui disais pas simplement qu’à mon avis il passait à côté du vrai sens du Bitcoin, je ne parlais plus philosophie, éthique, ou  concepts économiques plus ou moins abstraits. Là, je disais, ou plutôt je lui demandais de dire si oui, ou non, il truquait ses chiffres.

Et il a répondu…

Mais pas là ou je l’attendais. Il ne m’a pas expliqué que ses chiffres était les bons. Il ne s’est pas excusé de son erreur. N’a pas supprimé ses messages parlant de 200 milliards, ou simplement ajouté un petit commentaire pour rectifier l’erreur.

Non. Il m’a simplement répondu « Bah ça fait toujours 100 milliards ».
Plus un petit truc qu’y n’a rienàa faire là sur les Bettencourt, qu’à titre personnel je ne porte pas forcément dans mon coeur, mais qui, pour le coup, n’ont rien demandé. Petit truc que je vais donc choisir de mettre sur le compte d’une blague ratée, c’est pas grave, on en fait tous, moi le premier.

NB : Emmanuel Cugny nous a renvoyé un tweet expliquant qu’il donnait le bon chiffre (100 milliards d’euros) dans sa chronique radio. Sauf que non, dans sa chronique il dit « deux fois la valorisation boursière de l’Oréal (100 milliards d’euros) ». Or, 100 milliards d’euros, c’est la valorisation boursière de l’Oréal. Il parle donc de 2 fois cette valorisation, soit 2×100 = 200 milliards d’euros de pertes.

Sauf que ça ne s’arrête pas là… Parce que non seulement Emmanuel Cugny ne répond pas sur le fond, mais en plus, il semble ignorer une sorte de principe de base de l’économie et surtout du trading.

Bah oui, parce que en fait, si une personne a acheté un Bitcoin 17000€/unité et qu’il ne vaut plus que 12000€, dans ce cas, les 17000€ sont dans la poche du vendeur. Le Bitcoin ne peut pas faire disparaitre 100 milliards de « vrai argent » comme proposé par Emmanuel Cugny, puisque on échange l’argent contre du Bitcoin. S’il y a échange cela signifie donc que les deux existent avant, et après l’échange, de façon autonome.

Quant à savoir « vers où ? » disparaît cet argent, comme le demande Emmanuel Cugny, eh bien puisque l’argent n’a jamais disparu, autant se poser la question de savoir si la petite souris rend la monnaie sans vérifier avant qu’elle existe.

Ce message n’a pas reçu de réponse.

Mais alors, Emmanuel Cugny a t-il raconté n’importe quoi sur le Bitcoin à la radio sans rien y comprendre ?

Après cet échange, si j’étais bien convaincu d’une chose, c’est qu’Emmanuel Cugny ne comprenait pas le Bitcoin. Cependant, je n’avais pas encore écouté sa chronique du matin sur France Info, et je suis donc allé le faire.

Je n’ai pas été déçu.

La chronique montre, à mon avis, qu’Emmanuel Cugny ne comprend simplement pas ce qu’est le Bitcoin, mais cela n’est que symptomatique, et j’en parlerai après cette analyse, du problème majeur lors du traitement du Bitcoin (mais aussi de tout autre sujet) par des journalistes ou experts économiques.

Sans parler des objectifs philosophiques ou politiques, sans pourtant aller bien loin, sans jamais apporter le moindre recul ou la moindre réflexion de fond, la chronique parvient pourtant à enchaîner sensationnalisme, approximations ou erreurs pures et simples.

Introduction sensationnaliste

Pour débuter la chronique, le présentateur introduit le sujet en expliquant que :

« Le gendarme de la bourse israélienne envisage de l’interdire [Le Bitcoin] ».

C’est vrai, d’accord, mais c’est surtout un gros parti pris sensationnaliste. Commencer comme ça, ça fait peur, donc ça attire l’attention. Alors évidemment, rajouter quelque chose comme « Mais le Japon, lui, a reconnu le Bitcoin comme une véritable monnaie. », ça aurait nuancé le propos, ça retranscrirait mieux une vérité complexe. Seulement voilà, ça devient compliqué et donc ça attire beaucoup moins l’attention…

Mais la faute est ici au présentateur, concentrons nous plutôt sur la chronique d’Emmanuel Cugny.

Une étymologie bancale et une définition incomplète et orientée

Emmanuel Cugny, donc, commence par expliquer l’étymologie du Bitcoin, en expliquant que « bit signifie numérique ». C’est déjà faux. Un bit, c’est « l’unité la plus simple dans un système de numération, ne pouvant prendre que deux valeurs, désignées le plus souvent par les chiffres 0 et 1. » (source Wikipédia). Pour faire plus simple, c’est la plus petite quantité d’information dans un système informatique. En revanche, le terme « bit » de Bitcoin reflète bien son lien avec l’informatique.

Il poursuit en expliquant que « Le bitcoin est donc présenté comme une monnaie virtuelle pour contourner les grandes devises internationales, l’Euro, le Dollars notamment. ».

Là, c’est vrai, mais il n’explique pas ce qu’est une monnaie virtuelle, n’aborde même pas la notion de cryptomonnaie. Même lors de la définition, le sujet n’est qu’effleuré et jamais approfondi.

Par ailleurs, en présentant le Bitcoin comme « une monnaie virtuelle pour contourner les grandes devises internationales », Emmanuel Cugny semble indiquer qu’il aurait été pensé pour frauder. Or, l’idée derrière la création du Bitcoin est bien moins de contourner le système financier pour frauder, que de créer un système financier réparti et moins soumis à un pouvoir décisionnaire centralisé. Bref, d’une certaine façon, plus démocratique.

Une paternité mal expliquée, sensationnaliste, voire totalement fausse

La suite n’est pas mieux, puisqu’ Emmanuel Cugny y explique (sous le soupir exaspéré du présentateur), que « le bitcoin a été créé en 2009 par un certain Satoshi Nakamoto que personne ne connaît ni n’a jamais vu ».

Si la chose est factuellement vraie, elle est encore une fois orientée et vise simplement à montrer le manque de fiabilité du Bitcoin. Amalgame classique du « on sait pas qui c’est, donc c’est dangereux, ne faites pas confiance aux inconnus ». Effet réussi si l’on en juge par la soupir du présentateur.

Là encore, expliquer qu’on ne connait pas le créateur réel, mais qu’on connait ses motivations, expliquer qu’il n’est pslus impliqué dans le projet, ou dire que le code est librement consultable et que des milliers de relecteur n’ont pas trouvé de faille ou de mécanisme caché, tout ça aurait permis de relativiser, de nuancer, d’approfondir le propos. Mais non, trop complexe, trop long, pas assez manichéen, pas assez accrocheur, surtout.

Il poursuit en expliquant que selon des rumeurs, « ce serait Elon Musk, le milliardaire américain qui serait derrière ».

Cette fois, c’est simplement n’importe quoi. Personne d’un tant soit peu sérieux ou renseigné ne penserait une seule seconde qu’Elon Musk soit le créateur du Bitcoin. Quelques recherches Google suffisent pour s’en rendre compte. Il suffit de consulter la page Wikipédia du monsieur :

  • Elon Musk n’est pas proche des mouvements idéologiques à l’origine du Bitcoin
  • Il n’a jamais travaillé sur un sujet proche du Bitcoin.
  • Durant la période 2007-2009 durant laquelle Satoshi a créé le Bitcoin, Elon Musk était à la fois CEO de Space X et Tesla, deux entreprises au bord de la faillite financière, avant d’être sauvées in-extremis et de signer un très gros contrat avec la Nasa en 2008. Elon Muksk n’avait donc, à priori, absolument pas le temps de créer le Bitcoin en parallèle.
  • Le mot Bitcoin n’apparaît même pas dans sa page Wikipédia.

Par ailleurs, un petit tour sur la page Wikipédia de Satoshi Nakamoto offre une liste des personnes dont on pense ou dont on a pu penser qu’elles pouvaient être Satoshi. Elon Musk n’en fait tout simplement pas partie…

Mais voilà, Elon Musk, ça se retient facilement, le type est classe, plutôt excentrique, très médiatique. Alors forcément, quand Emmanuel Cugny a préparé son sujet à coup de recherche Google, si le nom d’Elon Musk a été proposé pour on ne sait quelle raison, il l’a retenu, lui,  plutôt que Nick Szabo, illustre inconnu médiatique, mais qui serait pourtant un bien meilleur candidat au poste de Satoshi Nakamoto.

Si Emmanuel Cugny connaissait vraiment le sujet, il aurait vu en un éclair qu’Elon Musk ne pouvait pas être le créateur du Bitcoin, que cela n’avait aucun sens…

Emmanuel Cugny, quitte à choisir un milliardaire Américain un peu fou, vous auriez au moins pu choisir John McAfee :

  • Proche des mouvements libertariens (donc pouvant trouver quelques points communs avec les cypherpunks)
  • Il s’est exprimé publiquement et de façon positive sur le sujet des crypto-monnaies et du Bitcoin.
  • Il a travaillé dans le domaine de la sécurité informatique et de la cryptographie à une période clé pour la naissance de l’idée du Bitcoin
  • Il avait tout le temps de travailler dessus en 2007-2009, époque ou il était à la « retraite »
  • Il était dit ruiné financièrement, juste avant de redevenir soudainement riche quelques temps plus tard…

C’est probablement complètement bidon, mais au moins, c’est crédible…

Bref, une simple vérification des sources, un simple recoupement de l’information. Un simple travail de journaliste, en somme, aurait fait en sorte que jamais Emmanuel Cugny ne puisse dire que l’on pensait qu’Elon Musk était derrière le Bitcoin. Faut-il en conclure qu’Emmanuel Cugny n’a pas fait le b.a.-ba de ce travail qui est le sien ?

Une explication bâclée de la génération des Bitcoins et une explication fausse des mineurs

Dans la suite, le journaliste explique que « Le Bitcoin est obtenu par calcul d’ordinateur, il y a une communauté de mineurs, donc ce sont des petits ouvriers, qui eux aussi sont inconnus. Ils utilisent la technologie de la blockchain. La blockchain c’est le stockage de la donnée sur le mode participatif, donc sans aucun contrôle officiel. ».

Encore une fois, l’approximation est totale, les notions évoquées ne sont jamais développées, toujours résumées de façon fausse ou orientée.

Tout d’abord, le Bitcoin n’est pas juste obtenu par calcul d’ordinateur. Le calcul d’ordinateur sert à valider les transactions et à assurer la sécurité du réseau. Le Bitcoin obtenu, lui, est avant tout un moyen d’inciter les gens à participer à l’entretien de ce réseau par un mécanisme de récompense. Tout en fournissant un moyen élégant d’injecter des fonds à travers le temps.

Par ailleurs, Emmanuel Cugny passe totalement à la trappe le fait qu’il n’existe qu’un nombre limité de Bitcoins minables, et que ce nombre est réparti dans le temps. C’est pourtant une base technique absolument fondamentale et qui permet, notamment, de justifier de la valeur d’un Bitcoin, en en empêchant la génération arbitraire qui aboutirait à un effondrement de la monnaie.

La présentation des mineurs, elle, est tout simplement ridicule et risque de faire penser aux auditeurs qui ne connaissent pas du tout le Bitcoin que les mineurs sont de vraies personnes (j’espère que c’est simplement une mauvaise présentation d’Emmanuel Cugny, et pas une erreur de compréhension de sa part).

Enfin, la description de la blockchain passe totalement à côté du fait qu’elle soit publiquement consultable et qu’elle contienne tout l’historique des paiements, assurant leur traçabilité. Passant du même coup à côté du fait que si l’on ne connait pas l’identité physique d’un mineur, on connaît en revanche parfaitement leur identité numérique sur la blockchain.

Au passage, Emmanuel Cugny laisse à penser que l’on ignore qui sont les mineurs, alors que beaucoup de gros mineurs sont très clairement identifiés, et que beaucoup d’autres sont identifiables. Et il passe aussi complètement à côté du fait que l’identité des mineurs n’a en vérité aucune importance, puisque la sécurité du réseau ne repose pas sur eux.

Une incompréhension totale de qui fixe le prix du Bitcoin

Emmanuel Cugny poursuit en expliquant que « Ils [les mineurs] en définissent ainsi la valeur, et on s’en sert pour faire des achats sur internet, il y a de plus en plus de sites qui l’acceptent. ».

Là c’est simplement totalement faux, et cette phrase démontre qu’Emmanuel Cugny ne comprend en fait absolument pas le fonctionnement du Bitcoin. En effet, ce ne sont pas les mineurs qui définissent le prix du Bitcoin, mais les vendeurs et les acheteurs sur les places d’échange, ceci tout simplement par la loi de l’offre et de la demande… Les mineurs n’ont rien à voir là dedans.

Pour un journaliste économique, ne pas comprendre ça, c’est quand même dommage…

D’autant que pour le coup, il s’agit d’une vrai incompréhension d’Emmanuel Cugny, puisqu’il dira plus tard dans sa chronique en parlant du Bitcoin que « on ne sait pas qui fixe le prix de ce machin ».

La partie « sans aucun contrôle officiel », quant à elle, est factuellement vraie, mais encore une fois le journaliste reste en surface et ne propose aucune vraie réflexion, notamment sur les avantages offerts par cette absence de régulation, notamment en terme de sécurité ou de garantie de la liberté d’expression.

Enfin, pour la partie achat sur internet, Emmanuel Cugny donne là une excellente illustration du fait que le Bitcoin est bel est bien une monnaie, ceci selon une définition vieille de plus de 2000 ans et encore utilisée aujourd’hui, et qui veut qu’une monnaie soit « Une unité de compte, une réserve de valeur, et un intermédiaire d’échange. » (source – Wikipédia).
Si des sites acceptent le Bitcoin, celui signifie qu’ils comptent en Bitcoin, que des personnes en ont (donc réserve de valeur), et qu’il sert d’intermédiaire d’échange. Le Bitcoin est donc, entre autres choses, une monnaie.

La chronique d’Emmanuel Cugny ne semble donc pas survivre à sa propre logique interne…

Et beaucoup d’autres erreurs… Je pense avoir largement démontré que la chronique d’Emmanuel Cugny était orientée, pas fiable, mais surtout absolument pas maîtrisée.

Notons tout de même quelques points supplémentaires, tel que cet échange ou le présentateur dit que « Tout ça est assez mystérieux » et que d’Emmanuel Cugny réponde « Ah oui ! » démontrant qu’il n’a pas vraiment compris ce qu’était le Bitcoin, puisque s’il l’avait fait tout ça ne lui semblerait pas si mystérieux.

Ma mère a compris ce qu’était le Bitcoin, pour elle, ça n’a rien de mystérieux. Et pourtant ma mère n’est ni économiste, ni informaticienne…

Expliqué comme dans cette chronique, là, en revanche, ça peux sembler très mystérieux…

Notons aussi cette phrase du journaliste « personne ne sait qui est responsable et qui décide de la valeur de ce machin quelque part dans le monde », phrase qui illustre parfaitement qu’il n’a pas fait (ou du moins pas assez fait) son travail de recherche, puisque l’on sait parfaitement comment et par qui est décidée la valeur du Bitcoin, comme je l’ai expliqué quelques lignes plus haut (loi d’offre et de la demande sur les marchés).

Ou encore « aucune autorité monétaire n’est capable à ce jour de garantir la valeur du Bitcoin », phrase certes vraie, mais dans laquelle Emmanuel Cugny ne semble absolument pas conscient que la chose est vraie pour toutes les actions et, dans l’absolu, pour bien des monnaies (le cas de la crise du rouble en est un exemple type).

Alors oui, Emmanuel Cugny a raconté n’importe quoi à la radio sur le Bitcoin. Volontairement ou non, il a trompé les auditeurs qui lui accordent leur confiance et comptent sur lui pour les aider à comprendre.

Toutefois, ne soyons pas trop dur avec Emmanuel Cugny, cherchons à comprendre pourquoi il en est arrivé là ?

Mais alors quel est le problème ? Pourquoi certains journalistes économiques racontent n’importe quoi sur le Bitcoin dans les médias ?

Dans mon article sur le Bitcoin, j’avais déjà expliqué dans la partie sur les trafics d’armes et de drogues pourquoi les experts télé (ou radio du coup, ça marche aussi), persistaient à répandre l’idée selon laquelle le Bitcoin serait juste utilisé pour le trafic d’armes, de drogues, ou pour financer le terrorisme.

J’y décrivais un mécanisme composé d’un mélange entre sensationnalisme, méconnaissance du sujet, peur de l’inconnu et mauvaise représentation médiatique.

Je décrivais aussi un processus que je soupçonne être assez proche de celui utilisé par Emmanuel Cugny pour écrire son édito, et que je pourrais résumer de la façon suivante :

  1. L’actualité impose un sujet d’interview/article/édito.
  2. On cherche un expert ou un journaliste qui soit à la fois rapidement joignable et qui semblera légitime au spectateur (dans le cas du Bitcoin, un expert ou un journaliste financier fera l’affaire).
  3. L’expert ne connaissant pas vraiment le sujet (après tout, Emmanuel Cugny n’est pas expert en Bitcoin, ni en informatique, ni en régulation fiduciaire, il est « journaliste économique et financier »), il doit faire des recherches.
  4. Comme il doit préparer son interview/article/édito pour le lendemain, l’expert en question fait comme tout le monde, il va chercher sur Google pour trouver des infos.
  5. Comme l’expert est un humain, il est bourré d’un mélange de biais, d’idéologie et de recherche de la facilité qui l’amène de façon presque immanquable vers un biais de confirmation le poussant à consulter en priorité des articles simples, écrits par d’autres experts qu’il connaît ou qui travaillent de la même façon que lui.
  6. Comme il est pressé par le rythme de l’information, il n’a pas le temps de creuser, de vérifier ou de réellement comprendre son sujet.
  7. Il livre un interview/article/édito de mauvaise qualité, se trompant souvent en toute bonne foi.
  8. Comme ni le présentateur de l’émission, ni la majeure partie des spectateurs ne maîtrisent réellement le sujet (si ils écoutent, c’est qu’à priori ils ne savent pas déjà), il leur est impossible de voir le manque de sérieux de l’interview/article/édito, et celui-ci devient pour eux une référence qui donne LA vérité sur le sujet.
  9. Une fois que l’expert/journaliste a donné son avis publiquement et construit sa propre base d’opinion, il devient pour lui impossible de revenir en arrière ou de faire évoluer sa position. Personne n’aime reconnaître qu’il a eu tord, surtout devant témoin (voir le passage précédent sur les adeptes de sectes).
  10. La prochaine fois que le sujet devra être traité, le même journaliste/expert sera ré-invité, fort de sa légitimité théorique sur le sujet, jusqu’à ce qu’il devienne le Monsieur X (ici Monsieur Bitcoin) aux yeux du public ou de la profession.

Nous pouvons retrouver, à la fois dans la chronique et dans les échanges que j’ai pu avoir sur Twitter avec Emmanuel Cugny, toutes les étapes de ce système.

Ce système n’a rien de spécifique au Bitcoin. C’est le même système que l’on peut retrouver quand un soit disant expert reprend la notion de Marianas Web (un soit disant niveau secret d’internet) dans la revue nationale de la gendarmerie pour un article supposer former les citoyens à une utilisation responsable d’internet. C’est aussi le même système quand les médias parlent du Dark Net, ou même des banlieues.

Alors voilà, quand j’ai discuté avec Emmanuel Cugny, j’ai été déçu qu’il n’aille pas plus loin, qu’il ne rentre jamais dans le fond. Mais en vérité, ce n’est pas totalement sa faute. Le problème vient surtout du rythme médiatique, du temps nécessaire à la pensée et que l’on ne laisse plus à ceux qui sont chargés de la nourrir.

Emmanuel Cugny n’est pas coupable d’avoir écrit un édito mauvais et trompeur, il n’est même pas vraiment coupable d’avoir persisté dans son erreur. La seule chose dont Emmanuel Cugny est coupable, c’est de ne pas avoir dit à France Info « Non, je ne connais pas le sujet, je n’aurai pas le temps de me renseigner correctement. »

Quand j’ai écrit mon article sur le Bitcoin, je l’ai fait après m’être intéressé au sujet de façon régulière pendant 6 mois, et j’ai mis une semaine pour l’écrire.

En cherchant sur « Emmanuel Cugny Bitcoin » sur internet, je n’ai pas trouvé un seul résultat mettant en avant un lien entre les deux, rien qui suggère qu’Emmanuel Cugny ai eu, par le passé, l’occasion de prendre du temps pour s’intéresser au sujet, l’occasion, pourquoi pas, d’utiliser du Bitcoin lui même.

Comment dans ces conditions imaginer qu’Emmanuel Cugny eut pu faire un bon édito sur le Bitcoin. Je ne l’aurais pas fait. Personne ne l’aurait fait.

Je n’en veux pas non plus à Emmanuel Cugny de se cramponner à ses idées reçues, de ne pas avoir cherché à pousser le propos quand il en a eu l’occasion. Il avait déjà adopté une posture publique, avait déjà formé et formulé ses idées, avait déjà un avis. Dans ces conditions, revenir en arrière demande à l’esprit humain un temps long ainsi qu’une réflexion et une documentation quotidienne. Il ne disposait simplement d’aucun des trois.

Je n’en veux même pas à Emmanuel Cugny de ne pas avoir refusé de faire cet édito. Il est comme tout le monde, il a peut-être une femme, des gosses, un chien et un crédit sur sa bagnole. Et il sait que s’il dit publiquement « non j’y connais rien, il me faudra plus de temps », cela risque d’être mauvais pour lui et de ternir son image auprès de la profession.

En revanche, j’en veux à France Info de ne pas mieux choisir ses spécialistes, de ne pas avoir fait son travail : nous informer.

Un autre traitement de l’information est possible, du moins je l’espère. Sinon, à ce rythme, le vrai danger pour les médias ne sera sûrement pas le contrôle monétaire centralisé contre lequel le Bitcoin entendait lutter, ni la censure, mais simplement la mort par gloutonnerie. L’étouffement d’avoir voulu trop manger sans prendre le temps de mâcher l’information.

Nous ne pourrons plus faire confiance aux médias pour quoi que ce soit, mais nous le ferons quand même, parce que dans le fond nous n’aurons pas vraiment le choix. C’est déjà trop souvent le cas.

Je ne sais pas quelle est la solution. Je ne sais pas comment nous pouvons agir. Mieux choisir nos sources d’informations ? Peut-être. ; Faire du lobbying, utiliser le hacking s’il le faut ? Pourquoi pas. ; Monter nos propres médias pour pouvoir, au moins sur les sujets qui nous touchent, prendre ce temps qui nous manque tellement ? Certains le font, et d’autres devraient bientôt le faire. À voir.

Il y a une chose cependant dont je suis certain. C’est que nous devons rester accessibles à ceux qui veulent prendre le temps de nous demander, le temps de creuser le sujet, le temps de vraiment se renseigner. Nous ne devons pas laisser passer les erreurs par fainéantise, pas baisser les bras par lassitude. Rester exigeants.

Même si ma grand mère continue à croire Emmanuel Cugny plutôt que moi. Même si j’aurais mieux fait d’expliquer le Bitcoin à France Info plutôt qu’à ma grand-mère…

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Auteur :
Pierre-Lin Bonnemaison
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25 commentaires
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  1. Jonas dit :

    Bonjour,
    Bel article, reflétant bien la réalité de la pseudo-pensée journalistique pédante. (ou de la pensée pseudo-journalistique pédante)

    Hélas, toutes les monnaies sont bien des objets spéculatifs. Elles n’ont de valeur que celle qu’on veut bien leur donner.

    – Objectivement, 1 billet de 1 $ n’est qu’un morceau de papier comme un autre avec beaucoup d’encre et parfois un vécu parce qu’il a pu passer de mains en mains.
    – Subjectivement, 1 billet de 1 $ c’est de l’argent. Certes pas une grosse somme pour un américain ou un européen de l’ouest, mais mais dans certains pays, cette petite somme représente plus qu’une journée de salaire.

    On entend tous les jours dire que le bitcoin n’est pas une monnaie. Mais si, c’en est une.
    Certes c’est une monnaie virtuelle, mais elle est à la monnaie ce qu’un serveur virtuel dans une infrastructure informatique est à l’ensemble des serveurs informatiques :
    – Ils rendent les même services,
    – ont les mêmes fonctions et en plus
    – ils apportent des facilités pour la sécurité. (Sauvegarde, PRA, etc).

    Si votre serveur de messagerie n’est pas un serveur parce qu’il est virtuel, je vais l’arrêter tout de suite (Aller hop : $sudo shutdown -h now) et vous verrez si ce n’est pas un serveur !

    Et bien le BTC, c’est pareil. Et les autres monnaies virtuelles également. (Parce que dans la foulée du BTC, d’autres font leur apparition).
    Quand au blockchain, dont l’utilisation a bien été inaugurée par le BTC, c’est tout à fait exact, c’est une technologie extraordinaire qui est utilisée maintenant dans beaucoup de domaines et qui permet une sécurisation à l’extrême des transactions.

    Alors oui, les journalistes qui se prétendent spécialistes parlent trop souvent en experts de ce qu’ils ignorent ou de ce qu’on a essayé de leur expliquer quelques minutes avant. (Mais qu’ils ont compris de travers parce qu’ils n’ont pas forcément l’esprit assez ouvert à la technique).
    En fait, ils font ce qu’un journaliste ne devrait jamais faire : donner un avis personnel. Or un journaliste peut donner un avis, mais il doit expliquer ( « thèse, antithèse, synthèse, conclusion » vous m’en ferez 3 pages maximum et de façon compréhensible par vos grands parents. Vous avez une heure.)

    Je dis souvent : « Chacun son métier ». On me rétorquera : « un informaticien n’est pas un économiste ».
    Oh là ! C’est vrai ! Mince alors, je n’avais pas remarqué !
    Arrêtez de nous prendre pour des burnes.
    Les informaticiens ne sont pas toujours des brutes décérébrés qui se gavent de pizza devant leur écrans. (Perso, je mange très peu de pizza et pourtant j’ai des années de métier).
    Beaucoup ont un cerveau qui ne leur sert pas qu’à « pisser du code » même si je reconnais que cette fonction a son importance.

    Alors pour certains domaines particuliers, je pense que les journalistes devraient peut-être plus se rapprocher du vrai monde réel des professionnels, interroger plus de monde, fréquenter les associations spécialisées du type « CLUSIR » par exemple. (Club de Sécurité Informatique régional) ou des ingénieurs en informatiques dans les boites spécialisées pour se faire expliquer ce qu’est réellement la blockchain et ce qu’est réellement le bitcoin.
    Ça éviterait bien des sornettes.

    Le métier des journalistes est d’expliquer. Alors qu’ils expliquent, mais qu’ils le fassent bien après avoir compris « de quoi que c’est qu’ils causent. »

    L’article de France info a été écrit avec les pieds et malheureusement, même d’un derrière distrait, je n’ai pas envie de le relire… (Ni pour cet usage si particulier qui permit à Grandgousier de se rendre compte du génie de Gargantua, vous trouvez bien de quoi je veux parler).

    En tout, cas merci pour ta mise au point, très claire.

    Tu dois encore être jeune pour avoir ta grand mère. Elle a beaucoup de chance de t’avoir.
    ( moi je n’en ai plus depuis bien longtemps 🙂 )

    A bientôt peut-être.
    Jonas V. F.

  2. Syl20 dit :

    Bonjour,
    J’ai lu en entier votre article expliquant le Bitcoin à votre grand-mère, ainsi que cet article.
    Pour comprendre votre débat, il faut connaitre les protagonistes. Apparement, vous avez avez une vue d’informaticien et vu votre site, vous êtes pour le partage, la transparence et l’ouverture (raspberry pi, linux..) et lui une vue de journaliste financier.
    vous êtes-vous renseigné sur cet « expert en économie » pour le comprendre ?
    Je pense qu’il faudrait s’intéresser à son histoire : quels écoles a-t-il fréquenter ? Quels sont ses relations ?…
    S’il est proche des milieux financiers, il n’est peut-être pas très impartial. Peut-être, est-il « manipulé » par les banques ce qui expliquerait sont obstination a dévaloriser le Bitcoin.
    Les banques n’ont pas intérêt à ce que les monnaies alternatives perdure. Ce sont les banques et les financiers qui gouvernent le monde et ils ne voient pas d’un très bon oeil le succès de ces monnaies.
    Pour revenir à la perte des 100 ou 200 Milliards (d’après M. Cugny), j’ai regardé un peu les derniers cours du Bitcoin et là, surprise !!!
    Entre la clôture 16/12 et celle du 21/12 ( 5j) le bitcoin est passé de 16736€ à 12850€ soit une baisse de 3886€ ce qui donne une perte de 64,119 Milliards € pour les 16,5 Millions de Bitcoins ( loin des 200 Milliards… )
    En regardant une période bien plus courte : du 5/12 au 7/12 soit 2j, le Bitcoin est passé et 10096€ à 14500€ soit 4404€ d’augmentation soit 72,666 Milliards € pour les 16,5 millions de Bitcoin.
    Si M. Cugny considère que les 64 Milliards se sont « envolés » en 5 jours, que dire des 73 Milliards apparus en 2 jours ????
    C’est la base de la spéculation l’argent ne disparait pas, il passe de « main en main ». Il y a des personnes qui perdent et d’autres qui gagnent mais au finale, la balance est équilibrée. si M. Cugny ne sait pas ça, il faut qu’il change de métier. C’est comme si un mécanicien ne savait pas qu’il faut mettre du carburant pour que le moteur démarre…

    Pour ce qui est de la discussion de fond, je n’y connais rien en Bitcoin je ne sais pas si vous avez raison ou pas. Mais votre article m’a donné envie et je vais m’y intéresser un peu pour me faire mon idée.

    Cordialement

    1. Honnêtement, je crois que M Cugny n’a pas besoin d’être manipulé par les banques. À mon avis, la méconnaissance et la peur d’une nouveauté pouvant remettre en cause son domaine d’expertise est bien suffisante.

  3. wam dit :

    Quand à savoir => quant à savoir
    quand à elle => quant à elle

    Sinon, bon article.
    Merci.

  4. Aliocha dit :

    Article intéressant, mais qui me semble par moment trop partisan du bitcoin, quand les problèmes sont évoquées, c’est pour y répondre simplement par « il y a pire ailleurs ».

    Ce qui y est dit n’est par conséquent pas faux, mais le point de vue du journaliste de France Info est aussi largement compréhensible et ne semble pas mériter cet article : la volatilité et le coté spéculatif (bitcoin utilisé comme investissement et très peu pour des achats) existent actuellement, même si bien sûr la situation peut changer dans le futur.

    1. Le Bitcoin est bourré de problème, nous l’admettons bien volontiers, mais la réponse vise moins à dire « il y a pire ailleurs », qu’à dire « oui c’est vrai, mais c’est vrai pour tout le monde, pas seulement pour le Bitcoin, ne vous en servez pas pour dire « le bitcoin c’est le mal » alors que ça ne vous posez pas de problème pour les monnaies classiques ».

      Concernant le point de vue de M Cugny, il serait tout à fait recevable s’il était « le bitcoin est très spéculatif », sauf que ce n’est pas ce qu’il dit. Il dit « Le bitoin n’est pas une monnaie, parce-que c’est uniquement un marché spéculatif ». Ce raisonnemment est absurde, puisque toutes les monnaies (du moins les plus importantes), sont spéculatives. Par ailleurs, il convient de séparer d’un coté son avis, et d’un autre ses affirmations qu’il présente comme des faits et qui sont totalement fausse (le fonctionnement du Bitcoin, sa paternité, la façon dont est fixé son prix, les pertes qu’il a créé, etc.).

      1. Aliocha dit :

        Ok pour les erreurs évoquées de la personne de France Info, même si elles peuvent me sembler assez mineures et non fondamentales.

        J’ai des réserves sur balayer l’argument que le bitcoin est principalement spéculatif : très peu d’achats en bc, les grosses plate-formes qui ont essayées s’ont revenues en arrière (Amazon, steam) et surtout les gens en majorité achètent des bc et ne les utilisent pas après.

        L’argument que le bitcoin à des similarités avec d’autres valeurs principalement spéculatives (comme l’or) est en partie développé dans cette vidéo : https://youtu.be/3TZqfXOo2TQ (de StupidEconomics, ne pas tenir compte du titre racoleur, la vidéo ne l’est pas)

        1. Je dirais que les erreurs il y a un peu de tout. Par exemple le truc sur Elon Musk, ça montre que la personne ne connaît pas son sujet, mais c’est sans importance. Le chiffre de 200 milliards c’est déjà plus gênant parce-que ça fait quand même 2 fois plus, mais ça reste pas dramatique. En revanche, faire penser que ce sont des inconnus qui fixeraient le prix du bitcoin de leur coté sans rien demandé, c’est beaucoup plus grave !

          Concernant la question de la spéculation autour du Bitcoin, elle est absolument indéniable. En revanche, cela ne l’empêche pas pour autant d’être une monnaie.
          Aujourd’hui, le Bitcoin n’est pas encore un moyen de paiement largement adopté, mais il est testé de plus en plus régulièrement par des entreprises de plus en plus importantes (en revanche, je ne crois pas qu’Amazon l’ai jamais utilisé). Mais surtout, d’autres initiatives apparaissent, applications, cartes bancaires, etc.
          Surtout, le Bitcoin deviens de plus en plus utilisé pour de la transmission de valeur entre agents (les dons en bitcoin, notamment, sont de plus en plus fréquents).
          Le Bitcoin est encore en plein développement, et il est très spéculatif, ça ne fait aucun doute. Pour autant, on ne peux pas nier qu’il n’est pas uniquement spéculatif.

          Honnêtement, je ne pense pas que l’objectif du Bitcoin ai jamais été de devenir une monnaie destiné à l’utilisation courante comme l’euros ou le dollars, mais plutôt d’être une monnaie destinée à une utilisation parallèle.
          Mais là aussi, il convient de considérer d’un coté le Bitcoin, et de l’autre d’autres cryptomonnaies qui peuvent avoir un but différent.

          Aujourd’hui, le Bitcoin évolue effectivement beaucoup vers un rôle similaire à celui de l’or. Pas seulement en tant que stock spéculatif, mais aussi comme unité d’indexation ou d’épargne.

          En fait je dirais que M Cugny a pleinement raison sur un point, deux lectures (monnaie et épargne/spéculation) sont nécessaires. Il est d’autant plus regrettable qu’il refuse totalement d’envisager la première lecture…

          1. Après réflexion, il faudrait même trois lectures : monnaie & épargne / spéculation / moyen de paiement. Parce-que si on y réfléchi, le Bitcoin c’est pas juste une monnaie, c’est aussi un moyen de paiement, comme le billet, la carte ou le chèque… Et c’est d’ailleurs peut-être l’un des points les plus important du Bitcoin, proposer un moyen de paiement décentralisé.

          2. Aliocha dit :

            Je vais un peu me répéter mais j’ai l’impression que le point de vue économique n’est pas bien appréhendé et que les réponses sont plutôt sur un niveau scientifique/technique.

            Que le bitcoin puisse être utilisé un jour comme moyen de paiement généralisé, c’est techniquement possible. Il faut cependant nuancer : cout énergétique non négligeable, limite de la masse de bitcoin, temps de transaction important, monnaie décentralisée mais possiblement contrôlée par des acteur chinois qui approchent du seuil de majorité, …

            Seulement, il reste qu’actuellement le bitcoin est très volatile et très peu utilisé pour des échanges, les possesseurs ne s’y intéressant en majorité qu’à visées spéculatives.

          3. Niveau coût énergétique, les choses sembles (encore une fois), beaucoup plus compliquées que l’avis médiatique général… https://korben.info/bitcoin-monnaie-ecolo.html. Mais il est certain que nous pouvons encore faire beaucoup mieux !
            Mais je vous rejoins sur un point, la majeure partie du trafic est spéculatif (soit trading, soit épargne). Mais cette situation est finalement assez logique vu la jeunesse du Bitcoin, et semble doucement se mettre à changer (https://www.crypto-france.com/japon-legalisation-bitcoin-hausse-taux-adoption/).
            Mais sur le long terme, à titre personnel je pense que le Bitcoin deviendra d’avantage une monnaie d’épargne ou de placement et servant d’index, comme ce fut le cas pour le dollars avant la fin de Breton Wood, et que d’autres crypto indexées sur le Bitcoin serviront à l’échange.

  5. gilgam dit :

    donc finalement on apprend que les journalistes (ou tout au moins une bonne partie) sont subjectifs, souvent peu compétents, mais surtout ont un ego ne pouvant donc prêter qu’à une enfermement dans leur doctrine/dogme/credo ?
    Pas trop un scoop en fait mais toujours décevant 🙂

    Merci en tout cas pour ces articles 🙂
    et bonne année

  6. Yvon dit :

    Beaucoup de paroles et peu de chose pour éclairer le lecteur sur le bitcoin. Le tout est incompréhensible.
    Par exemple, comparer le bitcoin à une action en bourse ou aux produits négociés sur le forex, parler de l’indexation de l’euro ou du dollar à l’or …c’est dommage de parler de ce que vous ne connaissez pas. Avez-vous déjà acheté des actions en bourse, fait des transactions en produits dérivés ou opérations de change à terme ? Si oui, faites nous part de votre expérience.

    Et en plus, la mainmise des pays « démocratiques », les banques qui manipulent les monnaies.
    Et même le rapprochement du cours du bitcoin à l’énergie dépensée pour le fabriquer ou l’impossibilité et pour longtemps de fabriquer des faux bitcoins ; en êtes-vous vraiment sûr ?

    Sans parler de tous ces journalistes ou expert économistes qui font tout pour tromper le peuple dans le but de…de …de…spolier les honnêtes citoyens en les obligeant à utiliser les monnaies traditionnelles => On est pas loin du complot.

    Ce dossier destiné à expliquer le bitcoin est mal ficelé car il manque une structure à l’ensemble : pas de plan, pas de définition, pas de liaison entre les différents paragraphes, pas de synthèse, pas de conclusion.
    Il ne s’agit que d’un empilage de ce qui est dit par d’autres. Si au moins vous aviez séparé le marché primaire et le marché secondaire !
    Vous avez tout de même indiqué en réponse à votre journaliste qu’il y a toujours, lors d’une transaction, un vendeur et un acheteur: Comment mieux enfoncer des portes ouvertes?

    Celui qui vend aujourd’hui, et qui a acheté son bitcoin il y a plus d’un an, doit sans doute passer de bonnes vacances au soleil à vous lire…

    Et en plus une grand-mère qui a sans doute l’âge de la directrice du FMI ou de celui de Janet Yellen à la FED. Pourquoi considérer qu’une grand-mère, qui a priori cumule le double handicaps d’être une femme et d’être âgée, comprendrait moins bien le bitcoin qu’un jeune de moins de 30 ans ? Cette mamie qui a peut être connu l’hyper inflation du début des années 80, les dévaluations multiples du franc ou les tickets de rationnement à une autre époque, a davantage la capacité de comprendre les risques liés à une monnaie ou pseudo monnaie (là encore la nécessité de définir les termes) mieux que d’autres.

    Un informaticien qui explique la finance ça donne sans doute ça. Ce que l’on attend de raspian-france c’est de parler d’informatique mais pas de création monétaire. A chacun son métier. Vous pourriez sans doute répondre que le bitcoin est indissociable du numérique et donc que c’est le terrain de l’informaticien. Mais alors vous pourriez parler aussi d’opérations chirurgicales, de nano technologies ou d’architecture s’agissant de disciplines utilisant massivement l’informatique. D’ailleurs quel secteur de l’économie n’utilise pas le numérique ? Ça ne vous donne pas le droit d’être expert en tout.

    On comprend à travers vos commentaires que vous suggérez au lecteur d’acheter des bitcoins car il existe peut-être un potentiel de hausse du cours dont vous n’êtes pas sûr mais qui reste possible. N’oubliez pas le proverbe :  » les conseilleurs ne sont pas les payeurs ».

    Vous voyez, c’est facile de critiquer et plus simple que de convaincre par des arguments « personnels » sans vous référer aux autres.

    1. Bonjour, je pense que vous faites ici une confusion. Cet article n’a aucune pour but d’expliquer le Bitcoin. Ça c’est le rôle de cet article ci. Et vous y trouverez abordées un certain nombre de notions que vous abordez (pas toutes, il s’agit d’une introduction, pas d’une thèse complète sur le sujet du Bitcoin).

      Concernant la sécurité du Bitcoin, il n’existe à priori pour l’instant que deux gros risques pour le réseau (en dehors d’une coupure totale d’internet, évidemment), l’attaque des 51%, et potentiellement l’informatique quantique.

      Concernant la question de la théorie du complot, nous n’avons jamais défendu une telle idée. Nous n’avons jamais prétendu que le but était d’obliger les honnêtes gens à utiliser les monnaies traditionnelles. Au contraire, nous précisons bien que la chose ne viens en rien d’un complot, mais simplement d’un manque de temps et d’une tendance à la sur-représentation médiatique des risques.

      Nous n’avons pas indiqué qu’une transaction impliquais un vendeur & un acheteur, mais que si l’argent n’était plus chez l’un, il était chez l’autre. C’est effectivement très basique, nous ne devrions pas, en effet, avoir à le préciser. Seulement voilà, c’était un point qui avait totalement été mis de coté par M. Cugny, et qui invalide totalement sont propos…

      Concernant la question de savoir « pourquoi une grand-mère ? ». Eh bien au risque de vous décevoir, ce n’est ni parce-qu’elle est vielle, ni parce-que c’est une femme. C’est juste parce-que la personne qui m’a demandé « c’est quoi le Bitcoin », bah c’est ma grand-mère… Moi ma grand mère à moi, bah elle a pas de notions particulières d’économie, elle ne sait pas comment fonctionne un site internet, et encore moins un réseau comme le Bitcoin…

      Concernant le fait de savoir ce que l’on attend de Raspbian France, et bien non, ce n’est pas seulement de parler d’informatique. Ce site parle d’informatique, certes, mais il parle aussi de logiciel libre et des idéaux liés (même s’il est vrai que nous le faisons plus rarement).
      Par ailleurs, nous ne nous prétendons absolument pas experts en Bitcoin. Très loin de là. Ça nous intéresse, nous nous sommes renseignés sur le sujet et cela nous à sembler utile de proposer un article cherchant à expliquer ce qu’est le Bitcoin au mieux de notre compréhension. Mais clairement, nous ne sommes pas des experts en Bitcoin, et encore moins en économie ! Mais nous n’avons jamais prétendu le contraire…

      Enfin, sur la question de savoir s’il faut acheter ou non des Bitcoins. Notre message est très clair « Si ça vous tente, nous on pense que c’est une bonne idée, mais ne le faites que si vous êtes prêts à tout perdre. »…

      Il est effectivement facile de critiquer, mais critiquer tout en restant factuel semble néanmoins plus complexe si j’en juge par votre commentaire…

  7. djibb dit :

    Salut Raspbian france 🙂

    J’ai lu ce billet avec bcp d’intérêt. Mais… j’ai trouvé qu’il était impossible à quiconque de rentrer dans le débat. La posture prise par vos tweets est trop professorale. Il n’y a pas d’appel au débat.
    Vous cherchez à démontrer où ils ont faux car « vous », vous avez compris. Or… ça ne fonctionnera pas ainsi, on n’assène pas la connaissance.
    En tout cas, moi j’ai appris beaucoup de chose. D’autres… je ne les ai pas apprises : les gens qui ne sont pas dans la mouvance libre, n’ont rien à faire de cette mouvance. Les gens qui sont dans la mouvance libre (et j’en suis…depuis 17 ans maintenant) pense qu’au contraire, elle est au centre des choses… Et amener un journaliste économique sur ce terrain est une impossibilité : il ne voit pas de quoi on parle.
    On peut parler d’œillères… de toutes façons, ils ne comprennent pas le chemin ni l’objectif où on veut les emmener.
    Quoiqu’il en soit, bravo pour votre pugnacité mais… je pense qu’il y avait moyen de faire bien plus subtilement… (lui montrer par A+B que c’est 100 mds d’euros et non 200 est vrai mais mesquin)
    C’est mon avis, et je le partage avec moi-même 🙂

    1. Il convient de séparer deux choses.
      D’un coté les choses sujettes au débat (par exemple est-ce que la blockchain devrait être séparer de son objectif politique de base, comme avec le Ripple), ce sont des choses qui ne sont pas purement factuelles et dont l’on peut débattre, avoir des visions différentes, etc.
      Et d’un autre coté la rectification factuelle (par exemple les pertes qui ne sont pas de 200 mais de 100 milliards). Ça n’a rien de mesquin, il s’agit simplement de donner de vrais chiffres, sinon comment se construire un avis informé sur la question. Et là, oui, je comprend que nos tweets puissent sembler professoral. Ce n’est pas volontaire, seulement un mélange entre le format court de Twitter et notre volonté de mettre en avant le fait que la chose n’est pas discutable, c’est un fait mathématique, point.

      Il y aurait probablement eu moyen de débattre de façon plus subtile avec E. Cugny, mais pour cela il aurait fallu que de son coté il étayes ses idées et remette en question les nôtres, mais les seules réponses qu’il nous a données sont factuellement fausses, et nous avons donc tenu à les rectifier…

  8. etdu24 dit :

    Bonjour et merci pour cet article qui nous montre que France Info a ici failli dans sa mission d’informer.
    En soit tout le monde a le droit de faire des erreurs mais, le métier de journaliste impose une certaine déontologie, et notamment de reconnaitre qu’une erreur a était faite.

    Je suis plutôt déçus de France Info sur ce coup la, média d’info en continu que je considérait comme l’un des dernier a faire son boulot correctement, et ce journaliste contribue a baisser la qualité de ce media public et de radiofrance.

    Je vous invite a contacter le médiateur de radiofrance (http://mediateur.radiofrance.fr/), afin de faire remonter, voir de vous permettre d’avoir un échange avec ce journaliste.

  9. Stephane dit :

    Superbe article, certes un peu long mais très instructif. Cela me conforte dans mon opinion sur le journalisme actuel, qui ne cherche qu’à faire du buzz.

    Bonne fête de fin d’année à Raspbian France.

  10. Yoko dit :

    Salut !

    J’ai pas lu tout l’article, il est long et ne m’intéresse pas beaucoup (même si ça me fait rire de voir tous les geeks devenir des économistes en herbe parce qu’ils ont plus ou moins compris ce qu’est une blockchain). Beaucoup d’économistes (dont c’est le métier) sont très subjectifs et suivent un courant économiste, il faut prendre leur propos à travers ce spectre pour bien comprendre ce qu’ils disent.
    Bref je me fou de savoir qui a tort ou raison (cf https://xkcd.com/386/)

    Par contre quand à la suite du tweet : « Mais encore une fois, pas de pb, on le reconnais. Le Bitcoin est super volatil, mais le présenter comme « une monnaie alternative séduisante », ou comme un « actif hyper spéculatif », sans allez au delà, c’est ne rien comprendre à son fonctionnement, à son histoire, à ses valeurs… », vous affirmez « Je cherche à susciter le débat, à créer de l’intelligence, pas à rester bloqué sur la position de chacun. ». Non on ne crée pas de l’intélligence en affirmant que l’autre ne comprends rien.

    Ça se voyez déjà à votre premier tweet qui prenait comme hypothèse que M Cugny n’avait pas lu ou pas compris votre article plutôt que de se demander si votre article n’était pas clair ou s’il manquait de détail. Débattre ça demande à avoir un état d’esprit qui n’est pas dans la confrontation. Ça demande à éviter d’avoir des préjugés (ce qui ne semble pas être le cas quand on affirme « …Et comment Emmanuel Cugny nous a montrer brillamment que nous avions raison de dire que les journalistes éco ne comprennent rien au Bitcoin, et ne cherchent pas à comprendre ».

    Bref tout ceci n’est qu’une foire d’empoigne qui me paraît assez futile. Ça a dû vous prendre beaucoup de temps et d’énervement (rien que pour écrire cet article), c’est dommage en période de fête. Surtout que l’objectif c’est quoi ? Faire du battle ou drama comme de simple fan d’acteurs ou de chanteur sur tweeter c’est dommage AMHA

    1. Merci de votre retour qui, pour le coup, prête au débat.

      Certes, Twitter n’est pas l’endroit le plus simple pour débattre, et le ton peu parfois être un peu dur, mais si vous lisez le tweet de façon précise, vous verrez que j’y précise que les deux approche « c’est juste une monnaie alternative séduisante » ou « c’est juste un actif hyper spéculatif » sont fausses. Rien n’empêche E. Cugny de m’expliquer en quoi il pense que je me trompe. J’ouvre simplement (peut-être durement néanmoins) une porte sur le fait que le Bitcoin ne peux pas se résumer à ça…

      Un débat sans esprit de confrontation, ça n’est pas un débat. Au mieux c’est une discussion, au pire c’est un colloque… Si deux personnes portent des idées différentes, et souhaitent en débattre, la confrontation est inévitable. Tout en veillant à rester poli, rester digne dans ses arguments, éviter les attaques ad hominem, ne pas tomber dans les tours de passe passe de la rhétorique. On respecte la personne, mais on peux dire que sa pensée est réductrice et ne permet absolument pas de cerner le problème sans pour autant clore le débat. Tout l’intérêt du débat, c’est justement que la personne apporte une justification à sa pensée pour montrer son bien fondé.

      Concernant notre premier tweet, nous ne faisons que mettre en avant un point factuel. Notre article met en avant ces différents points de façon très claire : « C’est pour ça qu’aujourd’hui, tout le monde parle du Bitcoin c’est devenu un marché totalement spéculatif, mais aussi incroyablement rentable, populaire, et potentiellement très risqué ! » ou encore « Mais les gens disent que ça risque d’exploser, que c’est très instable ? Alors là mamie, c’est effectivement le risque. Comme le Bitcoin est totalement dépendant de l’offre et de la demande et sans aucun système de régulation, il peut effectivement se révéler très instable. Et c’est encore plus vrai pour les autres cryptomonnaies. Comme le volume de transaction des Altcoins est plus faible que celui du Bitcoin, elles sont beaucoup plus sensibles aux effets de panique sur les marchés, mais aussi aux hausses spectaculaires. ».

      Si Emmanuel Cugny nous accuse d’être mal-honnête en prétendant que nous ne parlons pas de la volatilité du Bitcoin, c’est donc qu’il n’a pas lu l’article (ou du moins pas en entier), avant de nous accuser.

      Sur la question des préjugés, vous faites, à mon avis, un contresens. Le titre « …Et comment Emmanuel Cugny nous a montrer brillamment que nous avions raison de dire que les journalistes éco ne comprennent rien au Bitcoin, et ne cherchent pas à comprendre » est rédigé après la discussion. Pas avant. Il ne reflète pas des préjugés avant notre discussion avec Emmanuel Cugny (honnêtement je ne connaissais la personne que de nom), mais des conclusions tirées après celle-ci.
      Par ailleurs, la réaction de M Cugny, qui a tenté de justifier son erreur par un mensonge (ou une incompréhension de sa propre chronique, mais ça semble plus étrange), plutôt qu’un argument fondé ou une simple reconnaissance de son erreur semble effectivement prouver notre point.

      Concernant le dernier point sur l’utilité de l’article, je regrette que vous ne l’ayez pas lu en entier, car la fin vous aurez sans doute permis de mieux cerner son objectif. Le but n’est clairement pas de créer du drama, mais d’ofrrir une idée de pourquoi le Bitcoin est mal présenté dans les médias, et quels peuvent êtres les mécanismes qui rentre en œuvre et leurs conséquence.
      Petite précision néanmoins, s’il a fallut beaucoup de temps pour écrire cet article, il n’a en revanche fallu aucune colère (là encore, la fin de l’article le précise il me semble assez bien).

      PS : Vous voyez, j’ai débattu, j’ai argumenté, même si le début de votre message est dur. Vous expliquez commentez sans avoir tout lu (et perso je trouve pas ça super respectueux du travail, mais c’est pas grave, je comprend, l’article est, effectivement, très long), et vous semblez considérer que nous sommes « des geeks [devenus] des économistes en herbe parce qu’ils ont plus ou moins compris ce qu’est une blockchain », avant de rajouter un liens vers un dessin par vraiment flatteur pour nous de XKCD (excellent site au passage).

      1. Yoko dit :

        « Rien n’empêche E. Cugny de m’expliquer en quoi il pense que je me trompe. » il faut bien comprendre une chose. Je ne me pose pas la question de savoir qui a raison ou tort. Je dis que ce n’est pas l’introduction de débat tel que vous le décrivez juste en dessous.

        « Si deux personnes portent des idées différentes, et souhaitent en débattre, la confrontation est inévitable. » La volonté de destruction, le fait de s’en prendre à l’autre puis de finir sur un article en forme de « moi j’ai raison et regardez comme c’est un gros nul » montrent qu’il n’y a rien du comportement que l’on attend d’un débat. Il faut que ça reste une question sur les idées et pas sur les personnes.

        « Concernant notre premier tweet, nous ne faisons que mettre en avant un point factuel. Notre article met en avant ces différents points de façon très claire » Non ça n’est pas factuel : c’est un jugement. Ce n’est peut être pas si clair pour tout le monde, c’est peut être mal exprimé. Quelque soit la raison non affirmer que votre article est clair est subjectif. De votre part il est même possible d’y voir un biais de confirmation (dont vous connaissez la notion).

        Au sujet du titre « …Et comment Emmanuel Cugny nous a montrer brillamment que nous avions raison de dire que les journalistes éco ne comprennent rien au Bitcoin, et ne cherchent pas à comprendre », il y a 2 options :

        – soit vous avez un préjugez que vous avez voulu (peut être inconsciemment) validé lors de cet échange
        – soit vous partez de l’exemple de votre échange avec M. Cugny et vous généralisez à la profession

        La formulation m’a laissé penser que c’était le premier : vous avez validé une hypothèse via cet échange. Puisque vous aimez le sujet, il s’agit ici probablement d’un biais ultime d’attribution.

        Je ne sais pas ce que tu aurais voulu que je trouve dans la conclusion hyper-condescendante de l’article. Ça ne change pas grand chose à ce que j’ai déjà décris (mais j’avais effectivement raté le passage qui dis que si l’on ne voit pas sur google que M. X s’est intéressé à Y ça signifie qu’il ne s’y est pas intéressé).

        Sur ce bonne année ! 🙂

        1. Procédons par paragraphe.

          Si affirmer que l’opinion de l’autre n’est pas fondée et lui donner l’opportunité de démontrer le contraire n’est pas l’introduction à un débat, alors je ne vois pas ce qui pourrait l’être.

          Il n’y a jamais eu la moindre volonté de destruction de la personne, simplement une volonté de montrer en quoi les arguments utilisés par la personne sont fallacieux. Nous n’avons jamais attaqué la personne, simplement son propos et ses idées (la fin le précise d’ailleurs bien assez). La question n’est pas tant de montrer qu’Emmannuel Cugny en tant que personne ne maîtrise pas le sujet (ça ça n’a aucune importance), mais de montrer qu’en tant que journaliste économique (et président de l’association des journalistes financiers et économiques français, ce n’est tout de même pas rien), il viens parler là d’un sujet qu’il n’a pas assez travaillé et désinforme (probablement de façon involontaire d’ailleurs) les auditeurs.

          Effectivement la notion de clarté n’est pas exactement factuelle (encore qu’il serait assez possible de définir statistiquement ce qu’est un texte clair), mais il me semble que la formulation « C’est pour ça qu’aujourd’hui, tout le monde parle du Bitcoin c’est devenu un marché totalement spéculatif, mais aussi incroyablement rentable, populaire, et potentiellement très risqué !  » utilises un langage simple, des mots courants, et ne laisse aucune ambiguïté.

          Totalement exact, nous allons modifier ça pour clarifier notre propos en précisant certains journalistes éco… Notons néanmoins qu’en tant que président de l’AJEF, on peut considérer que E. Cugny occupe un poste qui se veut représentatif de la profession. En revanche, rien avoir avec une erreur fondamentale d’attribution, puisque nous mettons bien en avant dans la fin de l’article que cela n’a rien à voir avec E. Cugny mais tiens principalement du rythme médiatique et de biais d’informations. Rien à voir avec de l’attribution fondamentale donc…

          Concernant la conclusion de l’article, je ne vois pas en quoi elle est condescendante. Elle expose simplement un mécanisme médiatique relativement connu et que je ne suis pas le premier à mettre en avant (elle est par exemple décrite par presque tous les journalistes qui ont pu être interviewés par la chaîne Thinkerview, ou encore dans la notion de Slow Media).

  11. Kebree dit :

    rogntudjuu !

    « Pour lui, le but n’est pas de penser, seulement de défendre sa chronique du matin. Il a donné son avis dans l’espace publique,. »

    public : adjectif qui s’accorde en genre et en nombre.

    UN espace publiC !

    UNE posture publiQUE : OK

    (oui, ça m’a pourri la lecture d’un article au demeurant très intéressant)

    1. Je corrige ça. Mais forcément, même en essayant de faire attention, sur un article de presque 8000 mots il reste forcément quelques fautes :/

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